Ciudad Cortes est un endroit spécial du Pacifique Sud, au Costa Rica, qui mérite d'être souligné.
En ce qui concerne la zone sud, Dominical, Uvita et Ojochal sont probablement les trois village les plus connus. Mais dans le Pacifique Sud il y a beaucoup de villes et de quartiers qui méritent d'être pris en compte. Et la ville de la région dont l'histoire est sans doute la plus riche est en même temps la moins visitée par la communauté des expatriés de Costa Ballena, à l'exception de ceux qui vivent à proximité, comme à Chontales et Balsar, et qui connaissent ses avantages.
Située à l'embouchure de la rivière Balsar, qui débouche sur le grand Rio Terraba, Ciudad Cortés est le premier district du canton d'Osa et la principale ville de cette région. Elle est également connue sous le nom de Puerto Cortés, d'après le petit port fluvial situé sur les rives du fleuve, à 10 km de l'ouverture sur l'Océan Pacifique. La population de Cortés avoisine les 9 000 habitants et ne cesse de croître, tout comme les services et les commodités que l'on peut trouver dans cette ville colorée et riche en histoire.
Une brève histoire de Cortés
À l'époque précolombienne, cette région était habitée par les Bruncas et les Diquis, auxquels on attribue les mystérieuses sphères de pierre que l'on trouve dans tout le Pacifique Sud du Costa Rica. Cette région existait tranquillement hors de la plupart des cartes, personne n'osant explorer cette partie sauvage du pays jusqu'au début des années 1800.
Au début du XIXe siècle, une petite migration de Chiricanos (immigrants de la province de Chiriqui au Panama, bien que la République du Panama n'existe pas encore) est arrivée. Ils se sont mêlés aux Costariciens locaux et ont formé le hameau d'El Pozo dans l'actuelle Cortés. Les Chiricanos dépossédés ont choisi cette région parce qu'il y avait de grandes étendues de terres inutilisées et une absence de présence de l'État, ce qui leur a permis de s'établir, d'élever du bétail et de cultiver du riz.
La colonisation à grande échelle de Cortés a commencé au début des années 1900 et le boom de la banane locale a débuté dans les années 1940 avec l'arrivée de la United Fruit Company. Après avoir abandonné ses plantations sur la côte des Caraïbes, la Costa Rican Banana Company s'est installée à Cortés en 1938, établissant un bureau administratif sur la rivière Terraba et son principal centre d'opérations à Palmar Sur. Elle a développé une piste d'atterrissage, un dispensaire et des logements pour ses travailleurs qui vivaient à côté des plantations. Les avantages fiscaux de United Fruit ont permis des activités très rentables qui se sont concentrées autour de Puerto Cortés, Sierpe et Puerto Jimenez, fournissant de nombreux développements économiques et sociaux dans ces régions.
Le nom El Pozo a été changé en Cortés dans les années 1930, les habitants de la ville ayant choisi de nommer la région en l'honneur du président de l'époque, Leon Cortes Castro, qui était un grand partisan des grandes entreprises fruitières de la région. Le statut de village a été acquis en 1955 et deux ans plus tard, Cortés a reçu le titre de ville pour sa croissance rapide, qui a amené des immigrants de tout le pays ainsi que de nombreux jeunes hommes de Chine, à la recherche de meilleures opportunités de vie.
L'Embarcadero est une route qui servait d'entrée principale depuis l'embouchure de la rivière Balsar vers la ville de Cortés pour le commerce et l'arrivée des gens par bateau. Lorsque cette route fluviale était utilisée, les marchands se tenaient sur les berges et proposaient la vente de nourriture à ceux qui descendaient des bateaux, comme des vigorones (couennes de porc) ou des gallos (un petit repas qui ressemble à un casse-croûte). Des producteurs de bananes indépendants ont construit des voies ferrées pour relier la ville aux rives de Balsar afin de transporter les produits jusqu'aux bateaux qui les acheminaient ensuite vers les fincas en passant par la rivière Terraba.
Dans les années du boom des plantations de bananes à Cortés, il y avait des hôtels, des restaurants et même deux cinémas, ainsi que plusieurs maisons closes. La bicyclette était l'un des nombreux éléments de marque apportés à Cortés par la United Fruit Company, qui reste encore aujourd'hui le moyen de transport le plus populaire en ville. Nombreux sont ceux qui, nés à l'époque du boom des bananeraies, souhaitent que la ville retrouve sa gloire d'antan, celle des années 1950 et 1960.
Cette époque glorieuse s'est malheureusement terminée en 1984 par une chute des prix internationaux des fruits. United Fruit s'est retiré de Osa et a laissé des milliers de personnes sans emploi. Certains pensent que c'est de là que les Costariciens de Cortés tirent leur capacité à surmonter la plupart des tragédies et à résoudre les problèmes en tant que communauté, en parvenant à reconstruire la ville colorée qu'elle est aujourd'hui.
Photos d'archives par Luis Humberto Figueroa
Ciudad Cortes à une époque plus récente
En 1996, les effets de l'ouragan César ont provoqué d'importantes inondations dans les partie basses de la ville. Beaucoup de ses habitants ont choisi de se déplacer vers des terres plus élevées (3 km au nord du centre ville) pour s'éloigner des terres inondables. De nombreuses institutions publiques ont suivi le mouvement et cet endroit, qui allait s'appeler Nueva Cortés, est devenu le nouveau centre économique, bénéficiant également de sa proximité avec la route côtière (route 34). La croissance de Cortés s'est poursuivie au fil des ans et en 2008, l'hôpital Tomas Casas a ouvert ses portes dans un nouvel emplacement plus proche, desservant une région plus vaste et offrant la plupart des services hospitaliers, y compris la chirurgie orthopédique.
Aujourd'hui, la ville continue de développer son économie grâce à l'agriculture (ananas, manioc, crevettes, plantains, etc.). La ville devrait connaître une nouvelle croissance démographique, notamment grâce à de nouveaux développements comme Ojo de Agua, Canada, et La Laguna, à proximité de l'autoroute Costanera. Le développement urbain actuel concerne principalement les nouvelles habitations dans les quartiers de haute altitude qui ne connaissent pas d'inondations (environ 20 % de Cortés sont sujets aux inondations).
Comme le développement s'éloigne du centre ville, Cortés elle-même a commencé à absorber de nombreuses petites villes qui l'entourent. La région de Balsar était autrefois une banlieue de Cortés et est rapidement devenue son propre quartier, avec des maisons haut de gamme construites sur des terrains offrant une vue imprenable sur la vallée de la rivière Terraba et la côte pacifique. Le quartier officiel de Puerto Cortés comprend également : Coronado, Chontales, Lourdes, Ojochal, Ojo de Agua, Punta Mala, San Buenaventura, Tortuga Abajo et Tres Ríos, entre autres.
Photo par Alberto Cole De Leon
Services à Cortés
Ciudad Cortés est le principal centre de services institutionnels de la région. Il existe de nombreuses possibilités d'éducation à Cortés, par exemple. Les écoles primaires sont nombreuses et le lycée, Liceo Pacifico Sur, dessert tout le district de Cortés. Des bus circulent partout pour aller chercher les élèves et les conduire à leurs cours quotidiens. Plus récemment, un campus d'école professionnelle post-secondaire de l'INA (Institut national de l'apprentissage) a ouvert au cœur de Nuevo Cortés, qui peut certifier les candidats pour travailler dans divers domaines. À l'heure actuelle, Puerto Cortés a le plus haut niveau de développement social de la partie sud du pays.
Comme mentionné précédemment, le nouvel hôpital Tomas Casas est considéré comme ayant la meilleure infrastructure sanitaire de la zone sud avec 50 lits et 361 employés. Cortés possède également les bureaux de l'AYA (autorité chargée de l'eau) du district, le siège de l'Universidad Panamericana et le bureau du ministère de l'éducation. Vous trouverez également les tribunaux du canton d'Osa, la fuerza publica (police publique), le bureau de l'état civil, le bureau de la municipalité de Osa, le tribunal de justice, une piste d'atterrissage et de nombreux mécaniciens, restaurants et tour-opérateurs.
Tourisme de Cortés
Cortés développe également son économie touristique, qui est devenue une activité importante dans le district. La municipalité prévoit de relier trois villes voisines, toutes situées en bordure de la rivière Terraba : Puerto Jimenez, Sierpe et Ciudad Cortes. L'objectif est de faire vivre une expérience plus satisfaisante aux visiteurs de cette région, qui pourront apprécier les différents aspects de ces trois lieux grâce à une visite en bateau simple et efficace. Ce qui rend Ciudad Cortés unique, par exemple, c'est son lien étroit avec les arts. L'Académie des arts d'Osa et le Centre culturel sont deux endroits où les gens peuvent accueillir certains des plus grands talents du Costa Rica, passés et présents. Cortés abrite également une agence d'excursion de la canopée (tyrolienne) qui emmène les visiteurs au-delà de Balsar. Les visites de la mangrove sont populaires sur la fleuve Terraba, et Grijalba 2 est l'un des quatre sites avec des sphères en pierre au Costa Rica qui a été déclaré patrimoine mondial.
Cortés est une ville qui est fière de sa culture. Il existe un projet actuel appelé "Passage historique de Ciudad Cortés" qui montre son histoire dans une série de peintures murales dans toute la ville qui décrivent sous forme d'images de nombreux points expliqués ci-dessus. L'idée est de faire partie d'un itinéraire touristique qui se développe. Cette histoire peut également être vue dans les différents styles d'architecture que l'on trouve dans les différents quartiers. Bien qu'elle ne soit pas la destination la plus notable pour les expatriés étrangers, elle joue un rôle dans notre vie à tous d'une manière ou d'une autre et il est agréable de l'apprécier pour bien plus que ses services.
Dernières réflexions
Ciudad Cortes est une communauté d'une grande importance historique en ce qui concerne le développement de la zone sud du Costa Rica et une plaque tournante importante pour tous les services nécessaires disponibles dans la région, le tout avec un peu plus de culture et de charme.
